jeudi 6 janvier 2011

World funk : The Païkan & the Sadhus - Dancefloor Fight

A la première écoute de cet EP édité chez Jazzman Records, on se dit que le label anglais nous a dégoté une fois de plus un groupe indien ou pakistanais oublié des années 70. Il n'en est rien, puisque derrière ce projet contemporain (date de sortie original 2009), il y a Païkan, DJ, producteur et poly-instrumentiste (joueur de Sitar notamment) français entouré de musiciens du cru toulousain avec notamment Aldo Guinart au saxophone, Djemz O à la guitare et Prince Mamba aux déclamations.

Païkan et ses acolytes nous propose un savant mélange de funk, de psychédélisme d'afro de musique indienne.

Cet Ep commence avec le titre "Dancefloor Fight", un hymne très clairement destiné à la danse et qui est calibré pour les Battles de breakdance. Ce morceau comporte une ligne de basse lourde, et une batterie qui impose un groove imparable. Pour asseoir cette solide base musicale et rythmique le sitar, puis le clavier et en fin le saxophone enchaine tour à tour des solis. Pour couronner le tout, on assiste même à la fin dans une tradition jazz à des 4/4 entre le saxophones et le sitar (un question réponse entre les deux instruments, l'un joue 4 mesures de solo puis passe le relai à l'autre).
Un morceau entêtant, envoutant et surtout très efficace.

Le deuxième morceau de ce maxi, "Afro on the rocks" est très influencé Afro comme son titre le laisse présager. Plus de Sitar mais un groove imparable, et un son qui peut nous faire penser aux groupes Nigérians de rock Psychédélique des années 70 ( voir les compilations du labels Soundway sur la question qui présentent un panorama exhaustif de cette période). Comme sur le premier morceau un belle place est laissé aux solos, d'Aldo Guinart (saxophone) dans un premier temps et de Djemz O (guitare) par la suite.

Le dernier morceau "Detective Pandit Rey", on redescends en intensité, le morceau est plus planant et vaporeux, un atterrissage en douceur avec le retour du sitar.

Cet EP à la fois intense (un son lourd et puissant avec une base rythmique solide) et très original, nous propose un voyage entre l'Afrique, l'Asie, le rock, le funk, la musique indienne. Il n'est pas étonnant que ce projet très intéressant ai tapé dans l'oreille du label Jazzman Records. Dans l'attente d'un album, qui est à priori en préparation, un 45 tours est sorti en 2010 sur le label Mocambo.

Par Deejay Ango

Malheuresement pas de vidéos, cliquez sur les liens pour écouter les morceaux (il y a une inversion sur Deezer entre Afro on the Rocks et Detective Pandit Rey).

Dancefloor Fight
Afro on the Rocks
Detective Pandit Rey

lundi 3 janvier 2011

Vintage Electro: Venus Gang (Jean Pierre Massiera) "Galactic Soul"

Derrière le projet Venus Gang, se cache en fait le compositeur français, jean Pierre Massiera. Né a Nice le 10 juillet 1941, ce grand voyageur quitte la France dès l'age de 7 ans, pour l'Argentine. Il revient au pays à l'age de 14 ans! Ce guitariste de formation commence sa carrière de musicien à 20 ans.

Il accompagne Claude François, mais joue aussi dans son propre groupe: "Les Milords", rebaptisé quelques année plus tard "Les Monégasques". Avec cette formation il tourne au coté de Michel Torr, Jean Ferrat....Par la suite il crée son propre studio d'enregistrement, dans sa ville natale de Nice, ainsi qu'un label: S.E.M.

Il quitte à nouveau la France à la fin des années 60, pour le Canada, où il va rencontrer Tony Roman. Cette rencontre essentielle lui permettra de produire ces plus belles compositions. Véritable "expérimenteur", son studio est un laboratoire de recherche sonore, où il mélange différents styles de musiques.

C'est en 1978 que parait "Galactic Soul". En 2009 le label Canadien "Mucho Gusto" décide de rééditer ce véritable O.M.N.I (objet musical non identifié), le design du disque en dit long sur l'esprit imaginatif du personnage. On voyage à travers le Vintage et le Psychédélisme.

Dès le premier titre, "Cosmic Daddy", le ton est donné! Ça sonne clairement Vintage et Disco. Quel délice pour les oreilles d'entendre ces vieux synthétiseur, nous délivrer des pures sons analogiques, sans artifices numériques. Ce premier morceau nous invite à la danse! Le vaisseau spatial "Venus Gang" nous emmène à travers une belle galaxie musicale.

"Space inferno" est clairement orienté Funk! La rythmique est taillé pour le "dancefloor", la basse est très entrainante et le tout, parachevé par une voie filtré à travers un "vocoder"! Jean Pierre Massiera dans la peau d'un Herbie Hancock, poussé dans ses retranchement analogique.

La troisième piste, "Take me back to my planet", commence comme une douce balade spatiale. Un slow pour cosmonaute en manque d'affection! C'est très doux et légèrement rythmé, ce titre et habillement construit, il y a même un solo de guitare très héroïque, c'est vraiment magnifique.

"Telstar" nous ramène doucement au cœur du "dancefloor", sa sonne un peut "kitch"! mais sa reste agréable à écouter, voir à danser!

"Love to fly"!!! Ce titre est terriblement Funky, voir Garage! c'est vraiment une belle surprise. Un morceau fait pour les plus grand club de la planète(Terre). La guitare est Funk, la batterie tient la dynamique du morceau, et la basse? Un appel pour la piste de danse! Jean Pierre Massiera tape très fort ici.

"Dies Irae" nous propose encore une foie une ballade, mais plus Disco. Le morceau est emmené par un bel équilibre entre sonorités acoustiques et analogiques! Le son produit par le synthétiseur basse, est très proche des sonorités "Acide" chères aux années 90, une voix "vocodée" apporte encore une fois une touche légèrement "kitsch".

"Evil Times" vient conclure le disque. Ce morceau commence par une douce nappe de synthétiseur, peut être un atterrissage sur une planète, aux confins du système solaire? Par la suite le morceau part dans un sacré délire! Serait-il improvisé? Le final se termine en coupure net.

Ce "Galactic Soul" est essai surprenant! On voyage à travers l'univers sonore de Jean Pierre Massiera. A la fois Funky, Expérimentale, et c'est vrai un peut kitsch parfois! Mais bon, le résultat est très intéressant. Soulignons le travail de "Mucho Gusto" d'avoir réédité cette belle curiosité sonore.

Par Mr Carlitos

http://www.muchogustorecords.com/





dimanche 2 janvier 2011

Experimental Groove: Moody aka Moodymann "Old Dirty Vinyle"

Kenny Dixon jr alias Moodymann, se pose comme l'un dernier représentant du Black Power, toujours resté fidèle à ses convictions idéologiques et musicales. A savoir une House Music où l'électronique rencontre des échos de Jazz, de Soul et de Gospel, sur fond d'un héritage transmis par sont grand père qui était pianiste de Jazz.

Originaire de Détroit, comme ses deux label: KDJ et Mahogani, il fait partie de ces producteurs capables de faire revivre les plus belles années du son de la Motor City (Motown, Tribes....). La musique de Moodyman se définit comme une plainte sensuelle voir sexuelle, le son est sale, voir brutal mais tellement enivrant.

Sortit en 2010, "Old Dirty Vinyle" est la dernière production de Moodymann, c'est un mini-album qui regroupe cinq titres. Dès la première piste, "Old Dirty Vinyle", on retrouve le style et la marque de fabrique du monsieur. C'est "Dirty", ce titre a été enregistré dans une chambre d'hôtel de Vienne en Autriche. Dès le début le son est sale, des crépitements viennent nous chatouiller l'oreille, comme si le vinyle était rayer! le Groove est bien-sur très présent, Moodymann joue avec tous les éléments qui construisent ce titre, il alterne les phrases de claviers, de synthétiseurs et de basses et balance un délicieux sample d'une voix Soul très profonde.

Pour le deuxième titre, "We Don't Care!" Un jazz acoustique et très minimal nous est offert; contrebasse, piano, batterie, saxophone se mélange à merveille avec la voix suave de Moodymann, qui nous offre ici une belle partie de Slam.

"No Feed Back" est aussi un morceau vocal, le tempo est plus élevé, c'est une sorte d' Abstract Groove, avec toujours ces quelques notes de piano qui nous rappellent que la base sonore du disque reste le Jazz.

La face B. du disque commence avec le titre "It's 2 Lake 4 U And Me", avec son introduction qui nous plonge dans un revival Acide House, avant de partir dans une ambiance beaucoup plus Deep, mais toujours emmené par un rythme toujours aussi efficace. "Amp Fiddler" pose en featuring quelque notes de fender rhodes et de basse, une douce voix féminine glisse en douceur sur la mélodie. A travers l'ensemble du morceau, on a un savant mélange d'acoustique et d'électronique, le tout emmené par un beat très Funky.

"The Hacker" vient conclure le disque de façon surprenante! on est dans de l'electronica! Un morceau digne du label anglais, Warp! Ici l'ambiance est vraiment étrange.

"Old Dirty Vinyle" est un disque vraiment éclectique! on navigue entre Jazz, Acide House, Electronica et Deep House, mais de façon toujours très homogène, grâce au savoir-faire de Moodymann. Comme toute les productions du monsieur, cet objet est très limité en copie, donc a acheter très rapidement.

Par Mr Carlitos.


http://www.myspace.com/moodymann313



Northern Soul: The C.O.D.'s "Pretty Baby"/"I'm A Good Guy"




Voici encore une petite chronique sur un très bon single double face facile à se procurer. Il s'agit du groupe de Chicago appelé The C.O.D.'s composé de Larry Brownlee, lead vocal et auteur compositeur, Robert Lewis et Carl Washington. Ce trio qui eût son petit succès en 1965 et ce sera d'ailleurs le seul, 41eme au Bilboard, pour ce premier single appelé "Michael (The Lover)", un titre plutôt festif dans un style finger clapping qui sera plus tard repris par les Mad Lads et même par les Jackson Five, mais qui ne sera pas réalisé. Personnellement je préfère la face B. de ce disque, appelée "Cry No More", une très belle ballade dotée d'une très belle orchestration très urbaine. Ce single est sorti sur le petit label Kellmac de Chicago, dont sa distribution était réalisée par un autre grand label de la même ville appelé One-Derful.

Ce groupe a sortit cinq singles sur ce même label dont ce magnifique "Pretty Baby" un mid tempo plutôt atmosphérique, envoûtant et très Soulful; J'apprécie particulièrement les harmonies vocales de ce groupe, avec un très beau solo de saxophone au milieu du morceau. Une production signée Paul Bascomb & Orchestre. Quand à son autre face, "I'm A Good Guy" qui, dans un registre beaucoup plus dancer est fort sympathique pour sa bonne humeur et son côté 60's. Un morceau très entraînant, voir amusant.

Leurs autres disques s'inscrivent toujours dans cette même veine comme le très rare "Come Back Girl" ou "I'm Looking Out For Me"/"I'll Come Running Back To You", mais en vain, le groupe se séparera faute de succès dont ils ne renoueront jamais, puis le label coulera aussi. On retrouve Larry Brownlee dans les 70's au sein d'autres formations appelée The Lost Generation sur le label Brunswick de 1970' à 74'. Puis il chantera dans le groupe du nom de Mystique, sur le label culte de Chicago fondé par Curtis Mayfield: Curtom jusqu'en 1978 où sa carrière s'arrêtera brutalement suite à un assassinat.

Par Early Sounds