vendredi 25 février 2011

60's Soul: Eddie & Ernie "Lost Friends"



Parmi les duos masculins dont regorgeait cette 60's era, à l'image de Sam & Dave pour les plus représentatifs et qui sont restés dans l'histoire, à l'inverse de beaucoup d'autres, qui ont brillé le temps d'un hit aussi éphémère soient-ils, mais en étant tout aussi brillant. Comme Pic & Bill, ainsi que Sam & Bill ou The Exotics, the Dynamites ou encore The Wallace Brothers... La liste peut-être longue encore! Eddie & Ernie font partie de ces merveilleux duos qui ont été oublié, injustement par l'histoire de la Soul Music? Ils ont été redécouvert par l'illustre Dave Godin avec ses compilations "Deep Soul Treasure" ou encore avec une superbe réédition single sortie chez Daptones, le label de l'incontournable Sharon Jones: avec deux morceaux inédit et unissued avec en prime une très belle pochette 45', ces deux titres avaient été dépoussiéré au préalable par Kent dans ses bonus CD'. Il s'agit de l'excellent "Bullet Don't Have Eyes" et d'une autre version de Dee Clark "In These Very Tender Moment", un chef d'oeuvre de Deep Soul.


Eddie & Ernie, de leur noms complets Edgard William Campbell & Ernie johnson Jnr, sont originaire de Phoenix en Arizona ou ils ont débuté comme beaucoup de leur contemporains aux seins de groupes Gospel et de formations diverses tel que The crusaders, The Heavently Travelers et The Little Worley & The Drops. Puis en duo sous les noms de The Sliding Door ou encore The New Blood, pour devenir enfin Eddie & Ernie. Ce sera vers 1963 qu'ils enregistreront leur premier titre. Mais c'est seulement vers 1964 qu'ils obtiendront leur seul véritable succès R'n'B de leur carrière, qui ne fût pas non plus un méga-hit. Intitulé "Time Waits For No One" qui est sorti sur plusieurs labels différents. le premier sur un petit label local appelé Tomorrow, à New-York, ensuite pour une plus grande diffusion national, sur Eastern, une des divisions de l'excellent label Sue recordings, toujours dans la même ville ou ils enregistreront beaucoup de singles et par la suite, ce disque sera même repressé sur le célèbre label de Chicago Chess. ce morceau est une ballade R&B assez représentative de leur carrière, mais d'un point de vue personnel, la face B de ce single est bien plus intéressante, "That's The Way It Is", de par son style très 60's Go Go, avec son petit thème au piano en introduction et qui se poursuit tout au long du morceau, le duo nous livre ici une bien belle performance vocale. Un très bon single de Soul, simple et très efficace, qui n'a absolument aucune valeur et que l'on peut se procurer aisément.


Toujours pour ce même label Eastern, Ils enregistreront l'année 1965 d'autres singles tout aussi intéressant comme ce chef d'oeuvre de Deep Soul "I'm Going For Myself" compilé par Dave Godin dans les séries "Deep Soul Treasure" que nous avons évoqué et ce sera sûrement leur titre d'anthologie pour certains, mais pour d'autres ce sera dans un registre plus Northern Soul "I Can't Do It", un classique du genre. Que ce soit dans le registre uptempo ou ballade, on peut admirer les qualités vocals du duo. Pour ma part, ce sera un autre single sortit la même année qui retiendra mon attention, une autre ballade Deep Soul que l'on retrouve en face B d'un titre appelé "Turn here" qui est sortit deux fois avec deux face B différente comme ce sublime "I'm A Young Man" avec sa guitare envoûtante, d'ailleurs jouée par Eddie Campbell lui même et sa réverbe au son incroyable, dont on ne se lasse pas. "The Cat", est l'autre face B de ce "Turn Here", un morceau dans un style qui pourrait se rapprocher de ceux produit alors à Chicago, façon Major Lance ou Billy Butler... Qui n'est d'ailleurs pas dépourvu de charmes. Avec une petite précision, il existe aussi sur l'autre face de "Im Going For Myself" pour le côté anorak et collectionneur.


Mais le single qui retiendra toute mon attention est sorti sur le label Columbia uniquement en pressage promotionnel (pressage destiné aux dj de radio seulement), cette major ne l'a même pas sorti en single officiel et il s'appelle "Dogone It", un titre de R'n'B très puissant (Stomper) qui ne sera pas pour déplaire aux aficionados de R'n'B Northern, de par sa son orchestration puissante et sophistiquée et plus particulièrement sa section cuivres qui est impressionnante, avec un vocal toujours à la perfection auquel le duo nous a habitué, des arrangements signé du célèbres producteur et arrangeur Northern Soul Robert Banks aka Mr "Mighty Good Way". Quand à son autre face, une fois de plus, elle est toujours aussi somptueuse dans son registre ballade Deep Soul, voire Beat Ballad, la frontière est mince parfois, intitulée "Falling Tears (Indian Drums)" et apparemment ce fût un des morceaux que le duo considérait comme leur plus belle réussite. Il est vrai que dès que l'on écoute cette chanson, on peut aisément affirmer que l'on se trouve en parfait accord avec eux. Un titre de toute beauté et d'une grâce absolu! Mais malheureusement pas d'écoute pour ce titre...


Parmi leur morceaux les plus rares et les plus recherchés par les collectionneurs de Rare Soul, "Indication" n'est malheureusement pas sorti aux Us de son temps, mais ce morceau existe sur un pressage de l'excellent label Outre-Manche qui fût très important d'un point de vue historique, grâce a son catalogue exceptionnel, il s'agit de l'excellent Jay Boy Uk, un label souvent snobé et considéré comme vulgaire represse, mais qui qui a sûrement contribué à faire découvrir d'incroyables morceaux Northern Soul durant les 70's aux même titre que Grapevine Uk. Et rappelons le, certains de ces morceaux n'étaient jamais sorti auparavant en Angleterre en format single. De nos jours ce disque peut atteindre des prix relativement élevés depuis qu'il a été compilé par le label kent "Classiest Rarities Vol.3".


Comme beaucoup de leur contemporains, ils poursuivront leur parcours jusque dans le début des 70's, avant de mettre un terme à leur carrière prolifique, faute de succès dans cette période intéressante, appelée Crossover, avec des enregistrements pour d'autres labels tout aussi intéressant, tel que Buddah ou Revue, avec de bien belles réussites à l'image de "Hidding In Shadows"/"Standing At The Crosroads" en 1971. Si vous vous intéressez à ce duo, le label Kent a également sortit une compile CD' retraçant leur parcours avec tous ces morceaux évoqués dans cette chronique, intitulée Eddie & Ernie "Lost Friends" CDKENT 214.

Par Early Sounds

dimanche 20 février 2011

Spiritual Jazz: Bajka "I Can No Poet Be"


Musicienne, poète et auteur compositeur, Bajka (Biker) est une charmante dame, née en Inde de parents Allemand, sa vie est rythmée par de nombreux voyages qui l'emmènent de l'Afghanistan à l'Afrique du Sud en passant par le Népal. Elle étudie les arts, notament la musique à Goa, Bangalore, Lagos, Lisbonne, Seattle, Durban, Captown, pour terminer ce voyage éducatif à Prague! Actuellement elle est installée à Berlin.

Elle est la fille de J. Pluwatsh, un membres du "German Krautrock Band Ambryo" (groupe de Jazz-rock Allemand des année 70')! sa rélation intime avec la culture asiatique, reste le thème principale de son travail musicale. Certain compare sa voix a une certaine Billie Holiday? Pourquoi pas!!! Sa voix est profonde et sensuel. Elle reste avant tout une poète, elle travail la majeur partie du temps en solo, mais elle a quand même participé a des projets d'autres artistes, comme "Bonobo" (album "Days To Come) et "Citoyen Radio", mais aussi "Transglobale underground", "Instractive Traveller" et "South African Zulu". Elle a posé sa voix avec "Noujum Oazza", "Urban Devish" et l'Orchestre Royal du Maroc!

Le maxi vinyle "I Can No Poet Be" a été signé en 2006, sur le label Anglais JAZZMAN Records, habitué et connu pour la réédition de morceaux rares et obscures, voir innacessible de Soul Music, Latin, Jazz et surtout Funk. Il nous propose ici une délicieuse galette de Spiritual Jazz! A écouter les yeux fermés.


"I Can No Poet Be", le morceaux commence Free Jazz! Une clarinette accompagné d'une légère percussion donne une saveur balkano-orientale a cette douce introduction. le morceaux démarre vraiment avec l'arrivée des autres éléments percussifs, une ambiance Spirituel commence à se dégager dès ses premières notes! Renforcé avec l'arrivée de douces mélodies reprise par un piano et des cuivres. Et quand Bajka pose sa délicieuse voix, une dimension Pop vient se marier a ce doux melting-pot très planant. La structure musicale de "I Can No Poet Be" est complexe de par la voix qui est très sophistiquée! mais ça reste accessible a toute bonne oreilles, surtout épicurienne! On assiste ou on participe ici a un beau voyage rempli de spiritualité, mais aussi d'emprunt de Musique Populaire! Au bout des onze minutes onze, l'atterrissage est très nostalgique.
La face B, "Love Serenity" est a classé dans le même genre musicale, avec une rythmique beaucoup plus présente. La basse est mis en avant sur ce titre, et nous apporte un Groove profond! Une voix introduit le morceaux pendant quelque secondes, avant de laisser place a une dimension totalement instrumentale. On écoute ici un véritable morceaux de Transe Jazzy, la dynamique est très enivrante, les instruments mélodiques se boivent comme un doux breuvage d'une substance spiritueuse, avant de se conclure en toute simplicité! Quelle belle réussite, on a du mal a atterrir.

Saluons ici le travail de recherche du label JAZZMAN Records! Ce maxi-vinyle est d'une très grande qualité! quel beau travail! on en redemande. Bravo JAZZMAN, bravo BAJKA.

Par Mr Carlitos.


http://www.myspace.com/bajkamusic
http://www.jazzmanrecords.co.uk/v2/default.asp

mardi 15 février 2011

Northern Soul: Inez Foxx "I See You My Love"

Inez & Charlie Foxx, c'est un duo de légende, originaire de la Caroline du Nord, à Greensboro, que l'on pourrais rapprocher pour faire une comparaison un peu simpliste d'un autre composé aussi en masculin/féminin bien plus célèbre encore, auquel il serait difficile de ne pas faire allusion: il s'agit bien évidemment des incontournables Ike & Tina Turner, mais à la différence qu'ils étaient frère et soeur, à l'inverse de Ike & Tina qui eux étaient mariés à la même époque. Un autre point commun, c'est qu'ils ont enregistré pour le même label Sue Recordings aussi à la même période. Passons outre, pour revenir à nos premier protagoniste.

Ils sont essentiellement connus pour leur hit R'n'B "Mockinbird" enregistré en 1963 pour le label Sue recordings, leur plus grand succès de l'époque, qui s'est hissé #2 dans les charts R'n'B et #10 dans les charts Pop et disons le, ce morceau peut-être considéré parmi les grands standards de la musique américaine des années 60', un morceau qui a dû faire fureur dans les jukebox d'antant. Mais à l'inverse de bien d'autres artistes ils obtiendront encore quelques hits tel que "Ask Me", "Hurt By Love" et "1-2-3-4-5-6-7 (Count The Days)". Voilà ce que l'on peut dire pour présenter et résumer ce duo qui enregistra essentielement pour Sue Recordings et Symbol dont ils étaient une des figures de proue de ce tout grand label, puis ils poursuivront leur carrière chez Musicor et sa division Dynamo dirigée par l'éminent Luther Dixon.


Ce duo était renommé pour ses performances scéniques et c'est lors de tournées internationales en Europe qu'ils se produiront dans divers club du nord de l'Angleterre et ou ils se populariseront dès le milieu des années 60' parmi la scène Mods pour devenir des icônes R'n'B, plus particulièrement au club appelé le Twisted Wheel avec l'émergence de la scène Northern Soul avec des titres tel que "La De Da I Love You" qui apparaissent dès les premières playlists de ce Club de Manchester, puis viendront s'ajouter d'autres titres oubliés par les hits parades US comme le légendaire anthem "Tightrope", c'est le genre de morceaux caractéristique et représentatif du style apprécié alors, que l'on découvre souvent au début en s'intéressant à cette culture, ou plutôt dirais-je cette sous culture. Il est sortit sur le label dynamo en 1968 et sur Pye International pour le pressage UK. Une production signée par l'incontournable producteur et parolier New-Yorkais Luther Dixon (Wand, Scepter, Dynamo...) avec qui Inez Foxx se mariera plus tard et ensemble ils relanceront la carrière du groupe mythique des ballades Doo-Woop 50's des Platters sur Musicor.


Après cette période prolifique, le duo se séparera, Charlie Fox se lancera dans la production d'artistes et Inez Foxx poursuivra sa carrière solo avec de bien belles réussites encore. Elle continuera jusque dans le début des 70's mais cette fois-ci du coter de Memphis ou elle enregistrera un album appeler "Inez At Memphis" pour le label Volt, la division du célèbre Stax.


Parmi les morceaux que j'affectionne particulièrement du duo, on peut citer le classique "No Stranger To Love", toujours chez Musicor et sur Stateside Uk, un titre plutôt atmosphérique et mid tempo d'une très belle intensité et doté d'une excellente performance vocale de Inez Foxx, ce single fût très apprécié à l'époque du Wigan Casino, le club mythique des 70's.

Mais la surprise provient surtout d'un autre single, connu? Découvert depuis peu, sortit sur le label Symbol et produit par Juggy Production: "I See You My Love", encore un mid tempo que l'on peut aisément qualifier de Beat Ballad, (un genre à part entière dont certains titre sont devenu de grand Ender légendaire des All Nighters sur la scène Northern Soul) que je trouve d'une réussite sans précédent et d'une beauté incroyable, ce titre vous saisit et vous emporte instantanément dès les premières mesures de par son orchestration subtile et raffinée avec ses cordes et son atmosphère envoûtante, voire angélique avec ses choeurs féminins pour le final. Le chant d'Inez Foxx sur cette chanson est tout en retenu, sur un ton dramatique et d'une perfection absolu. Il s'agit bien là d'un petit bijou face auquel nous nous trouvons et qui n'a absolument aucune valeur, mise à part sa qualité; Que demandez de plus.

Par Early Sounds


lundi 14 février 2011

Northern Soul: Mamie P. Galore "You Got The Power"






Mamie P. Galore de son vrai nom Mamie Davis In Erwin est une chanteuse originaire du Delta, au Mississippi, haut lieu Oh combien prolifiques en matière de Blues et de Rhythm'n Blues dont ils seraient difficile de faire le tour et l'éloge en quelques lignes. Elle commença sa carrière comme beaucoup de ses contemporaines afro américaine dans les églises et à l'école et ce sera dès 1958 quelle débutera au sein de la formation emmenée par Herman Scott & The Swinging Kings, puis elle tournera aussi pour la revue de Ike & Tina Turner. Mais ce sera surtout la rencontre avec Little Milton, le chanteur et producteur de Chicago qui sera décisive entre 1962 et 65' ou elle tournera beaucoup avec lui également et l'emmènera vers cette ville en pleine essor musicale ou elle réalisera ses singles les plus incontournables devenus des classiques de cette Soul si caractéristique de Chicago.

Son premier single fût signé pour l'excellent label St Lawrence au catalogue exceptionnel à qui l'on doit des artistes non moins prestigieux tel que The Vontastics ou Johnny Sayle, Chuck Bernard ou encore Butch Baker, avec le producteur et arrangeur Monk Higgins, figure incontournable du son de cette ville. Ce single appelé "Special Agent 34-24-38" ou vous l'aurez sûrement deviné, est un morceau basé sur le thème de l'agent secret, thématique très populaire durant cette 60's era inspirée du cinéma par le célèbre James Bond et du contexte historique que vivait les Etat-Unis à cette époque. Entre autre ce morceau est musicalement construit sur la ligne de basse du "Peter Gunn". Mais le succès viendra essentiellement avec "It Ain't Necessary" sortit en 1966, toujours pour ce même label. Un morceau un peu Motownesque dans son style et ses choeurs, quoi que plus Funky peut-être dû aux racines sudistes de Mamie Galore. Ce titre est devenu un classique intemporel Northern Soul et le morceau culte de la chanteuse, dont on ne lassera jamais. On peut citer aussi "Too Many Memories" pour le même label qui s'inscrit aussi dans la même veine.


D'ailleurs on trouve des traces de ses apparitions télévisées pour ces deux chansons citées, qui nous permettent de se rendre compte combien cette chanteuse était une grande performeuse tout en étant pas la plus glamour de l'histoire de la Soul music... Elle poursuivra sa carrière en enregistrant pour le label Imperial à Los Angeles, puis avec des duos aux coter de Dee Irwin jusqu'en 1969 et elle continuera à tourner jusqu'en 1972 avant de retourner au Mississippi. Voilà pour résumer la courte carrière discographique de cette chanteuse hors pair qui brilla le temps de quelques hits éphémères et qui s'est éteinte en 2001.

Pour le coter collectionneur et Anorak on peut citer "No Right To Cry" sorti sur le petit label Sack en 1967 qui est son morceau le plus rare de sa discographie ou les collectionneurs de Northern Soul peuvent aller jusqu'à 1000 dollars pour ce single.

Mais l'objet de cette chronique est surtout la découverte récente d'un petit single sortit sur le label Thomas toujours à Chicago, apparemment une division du groupe Chess, ou la figure de proue n'est autre que l'excellent chanteur Cash McCall. Il s'agit de "You Got The Power", un morceau que l'on peut aisément qualifier de Rhythm'n'Soul tout simplement somptueux; notamment dû à l'orchestration puissante de Monk Higgins & Burgess Gardner, et oui encore lui, mais c'est surtout le chant qui est à la perfection, avec beaucoup d'intensité d'émotion et de force dans la voix de Mamie Galore qui est pour moi son meilleur, une bien belle découverte et dont je ne suis pas près de me lasser! D'autant plus qu'il n'est pas son titre le plus connu, sans être obscure non plus et qu'il est facile à se procurer une copie pour pas grand choses. A découvrir si vous ne le connaissez pas et à réécouter à nouveau si vous le connaissiez déjà.

Par Early Sounds